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Avène, Labello... Les baumes à lèvres qui contiennent des substances toxiques
Par Le Nouvel Obs
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Avène, Labello, Carmex... Ce sont les marques qui inspirent le plus confiance aux consommateurs qui sont pointées du doigt par UFC-Que Choisir.
Après les shampoings, les gels douche et les déodorants, c’est au tour des baumes à lèvres d’être épinglés par UFC-Que Choisir. Dans son édition d’octobre, sortie ce mardi 26 septembre, l’association de défense des consommateurs publie une étude sur les dangers des sticks hydratants pour les lèvres, utilisés majoritairement pendant l’hiver pour éviter sécheresse et gerçures. Bilan ? La moitié des produits testés comportent des substances toxiques comme les perturbateurs endocriniens ou des huiles minérales cancérogènes, "a priori inoffensifs lorsqu’elles sont appliquées sur la peau, mais qui peuvent avoir des effets nocifs lorsqu’elles sont ingérées". De quoi alerter sur ce produit du quotidien utilisé par tous, des enfants aux hommes en passant par les femmes enceintes, rappelle UFC-Que Choisir.
Mosh et Moah
Avène, Labello, Boiron, La Roche-Posay, Le Petit Marseillais, Carmex, ou encore Yves Rocher... comme souvent, ce sont les plus grandes marques, vers lesquelles le consommateur se tourne avec confiance et familiarité, qui sont pointées du doigt.
Dans son étude, UFC-Que Choisir teste 21 produits, mettant de côté dès le départ tous ceux qui figuraient déjà dans leur liste de références contenant des ingrédients indésirables et notamment des perturbateurs endocriniens. « A noter que figurent dans cette liste des marques très populaires (Labello, Dermophil, Neutrogena, etc.) », précise le magazine.
Sur les 21 sticks à lèvres qui ont été testés, 10 (Avène, Labello, Boiron, La Roche-Posay, Le Petit Marseillais, Carmex, Yves Rocher, Garnier, Aptonia et Uriage) sont déclassés. En cause ? La présence dans les huiles minérales utilisées par les marques des Mosh ( « mineral oil saturated hydrocarbons » ou hydrocarbures d’huiles minérales saturés) et des Moah ( « mineral oil aromatic hydrocarbons » ou hydrocarbures d’huiles minérales aromatiques). Les premiers pouvant « s’accumuler dans l’organisme, notamment dans les ganglions lymphatiques et le foie », alerte UFC-Que Choisir. Conséquences ? « De possibles réactions inflammatoires don’t on ignore les répercussions exactes. » Pas rassurant. Quant aux seconds, ils sont tout simplement cancérogènes. Des produits dont la dangerosité pour la santé est de notoriété publique. Ce qui n’empêche pas les fabricants de cosmétiques d’en "introduire sciemment dans leurs cosmétiques produits", révèle l’enquête.
« L’organisme professionnel Colipa (aujourd’hui Cosmetics Europe) a souhaité aller plus loin en recommandant à ses adhérents, dès 2004, l’éviction des Moah et le maintien de la présence des Mosh les plus préoccupants en dessous de 5% », précise encore UFC-Que Choisir qui note que cette « recommandation n’est aucunement respectée ! ». Et notamment pas par les marques qui bénéficient d’une très bonne image auprès des consommateurs, comme Boiron, Avène ou Uriage. Le conseil de l’association qui a « stoppé à ce stade » toute analyse de ces produits ? Les éviter.
L’Homéoplasmine : le faux ami
Certains consommateurs préfèrent aux sticks à lèvres l’Homéoplasmine. Un tube de crème grasse qui bénéficie d’une réputation de produit indispensable à une bonne pharmacie, au même titre que la Biafine par exemple.
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Malheureusement, l’image de marque ne fait une fois de plus pas la qualité du produit.
Ce médicament, commercialisé par les laboratoires Boiron, a été inventé pour soulager les irritations cutanées mais n’est pas fait pour être « utilisé sur les muqueuses, donc les lèvres, en raison de la présence d’acide borique », dangereux pour la santé et nocif pour la reproduction, précise UFC-Que Choisir.
Mieux vaut donc limiter l’usage de l’Homéoplasmine uniquement aux irritations de la peau. Ce que manque de stipuler clairement la notice du médicament...
Le très bon élève
Faut-il alors se résoudre à passer l’hiver les lèvres gercées ? Non, rassure l’étude : il existe de bons baumes à lèvres qui hydratent bien et ne sont pas dangereux pour la santé. Surprenant : ce sont souvent les moins chers en rayons. Les fabricants félicités n’utilisent pas de perturbateurs endocriniens ou Mosh et Moah. A la place : « des cires d’abeille ou des ingrédients d’origine végétale : cires issues de feuilles d’arbres, huile de ricin (« ricor oil » sur les étiquettes), de jojoba, beurre de karité, etc ».
C’est le baume à lèvres Cien (Lidl) Care, qui gagne le prix de meilleur produit dans sa catégorie, tout en étant le plus hydratant et le moins cher du test. « Près de 20 fois meilleur marché que le plus onéreux, Dr. Hauschka », félicite même l’enquête :
Suivent ensuite les sticks à lèvres des marques Caudalie, Melvita, Dermophil Expert, Cattier, Eos ou encore Hema.
Dernier conseil parmi les bons produits validés par l’enquête : fuyez les baumes en pots : « Si vos doigts ne sont pas impeccablement propres, le baume est vite contaminé par des bactéries. » Toujours pour des raisons d’hygiène, n’oubliez pas qu’un baume ne se partage pas avec un tiers, conclut UFC-Que Choisir.
B.K.